Royaume de Nabatène

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Jerome Couturier
publié le 05 mars 2018
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Disponible dans ces autres langues: anglais, malais, Turc
Nabatean Army in Battle (by The Creative Assembly, Copyright)
Armée Nabatéenne en Guerre
The Creative Assembly (Copyright)

Le Royaume de Nabatène fut une puissante entité politique qui prospéra dans la région de l'actuelle Jordanie entre le 4ème siècle av. J.-C. et 106 ap. J.-C. Il est surtout connu aujourd'hui pour les ruines de sa capitale, Pétra. Bien qu'il soit clair qu'une communauté riche prospérait dans les environs immédiats de Pétra en 312 av. J.-C. (comme attesté par l'expédition grecque montée contre elle), les chercheurs datent généralement le Royaume nabatéen de 168 av. J.-C., date de son premier roi connu, à 106 ap. J.-C., date à laquelle il fut annexé par l'Empire romain sous Trajan (98-117 ap. J.-C.).

Les Nabatéens étaient des nomades arabes du désert du Néguev qui s'enrichirent d'abord en tant que commerçants sur les routes de l'encens. Celles-ci partaient de Qataban (dans l'actuel Yémen), traversaient la ville voisine de Saba (un important carrefour commercial) et se dirigeaient vers Gaza, sur la Méditerranée. Leurs déplacements constants sur ces routes les rendirent intimement familiers avec la région, et leur habileté à trouver et à préserver les sources d'eau leur permit de transporter les marchandises plus rapidement et plus efficacement que les autres.

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Le site de leur ville de Pétra, creusé dans les falaises de grès des montagnes et difficilement accessible, a dû être construit après que le commerce les ait rendus riches. La décision de construire dans cette région particulière déconcerta les chercheurs et les historiens pendant des siècles parce qu'il n'y avait pas là de source naturelle d'eau et l'endroit était peu hospitalier. L’emplacement avait en fait beaucoup de sens, la situation de Pétra permettant aux Nabatéens de surveiller les routes de l'encens et de taxer les caravanes qui traversaient leur territoire, ce qui les enrichissait davantage. De plus, l’inaccessibilité du site leur assurait une protection.

À la suite de l'annexion par Rome en 106 ap. J.-C., Pétra et d'autres villes nabatéennes comme Hégra perdirent progressivement leur emprise sur les routes de l'encens et leur contrôle sur la région en général. L'essor de la ville syrienne de Palmyre comme centre de commerce détourna les caravanes des villes nabatéennes, qui perdirent alors de leur richesse et de leur prestige. La destruction de cette ville par l'empereur Aurélien vers 272 ap. J.-C. arriva trop tard pour ressusciter l'économie nabatéenne, et au moment de l'invasion arabe du 7ème siècle, le Royaume nabatéen avait été oublié.

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Début du Commerce sur les Routes de l'Encens

Le terme 'Routes de l'encens' fait référence à un certain nombre d’itinéraires empruntés par les commerçants entre le sud de l'Arabie et le port de Gaza entre les 7ème/6ème siècles av. J.-C. et le 2ème siècle ap. J-C. Le commerce sur ces routes semble être devenu le plus lucratif vers le 3ème siècle av. J.-C., époque à laquelle les Nabatéens contrôlaient les villes les plus importantes le long de ces routes. Les Routes de l'encens ne désignent pas une ou plusieurs routes entre l'Arabie et Gaza, mais une direction générale empruntée par les marchands entre ces deux points. Selon Pline l'Ancien (23-79 ap. J.-C.), ces routes couvraient 1 930 km et prenaient 65 jours, aller simple, avec idéalement escale dans une ville chaque nuit, pour les parcourir.

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LES VILLES CONTRÔLÉES PAR LES NABATÉENS AU 3ÈME SIÈCLE AV. J.-C. ÉTAIENT DEVENUES TELLEMENT PARTIE INTÉGRANTE DU COMMERCE LE LONG DES ROUTES QU'ELLES NE POUVAIENT ÊTRE ÉVITÉES.

Ces haltes n'étaient pas simplement des lieux de repos, mais étaient aussi un aspect important du commerce. La ville de Mamshit, par exemple, était célèbre pour ses chevaux arabes qui atteignaient des prix élevés. Ainsi, les marchands se déplaçaient de ville en ville, échangeant leurs marchandises à chaque étape avant d'atteindre leur destination finale, le port de Gaza. Lorsque certaines villes commencèrent à taxer plus lourdement les marchands, le commerce se déplaça vers d'autres considérées comme plus hospitalières. Au 3ème siècle av. J.-C., les villes contrôlées par les Nabatéens étaient devenues tellement partie intégrante du commerce le long des routes qu'elles ne pouvaient être évitées.

Parmi ces villes figuraient celles qui devaient devenir connues, comme Haluza, Mamshit, Avdat et Shivta, qui offraient toutes des marchandises pour le commerce et des logements confortables pour les marchands. Les forts nabatéens érigés le long des routes garantissaient la sécurité des marchands, mais comme la taxe qui leur était prélevée, leur protection avait un prix. Bien que les Nabatéens aient déjà été assez riches au 3ème siècle av. J.-C. en tant que marchands voyageurs, ils le devinrent encore plus en contrôlant étroitement les routes de l'encens une fois qu'ils eurent établi leur royaume.

Richesse, Coutumes, Droits des Femmes

On pense qu'ils purent connaître une telle réussite grâce à leur contrôle rapide de l'eau au long des routes. Alors que les autres tribus arabes devaient faire du troc pour obtenir de l'eau, les Nabatéens creusaient des citernes qui se remplissaient d'eau de pluie, et qu'ils recouvraient en laissant des signes qu'ils étaient les seuls à reconnaître. Grâce à cette politique, ils purent voyager plus facilement que leurs concurrents commerciaux. Ils purent également résoudre le problème de l'eau pour Pétra grâce à leur ingéniosité technologique. Les Nabatéens organisèrent un système élaboré de transport et de conservation de l'eau inégalé à l'époque, qui ne fut pas surpassé dans la région. Celle-ci est sujette à des inondations soudaines, et grâce à une construction soigneuse de barrages, de citernes et d'aqueducs, les Nabatéens purent créer une oasis artificielle sur ce territoire aride, ce qui leur permit non seulement de survivre, mais aussi de devenir le royaume le plus puissant de la région.

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Nabataean Tombs of Petra
Tombes Nabatéennes de Pétra
Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

On ne sait pas exactement quand des villes comme Pétra et Hégra furent construites, mais elles étaient déjà bien établies vers la fin du 4ème siècle av. J.-C., lorsque la richesse des Nabatéens attira l'attention du général (et futur roi) grec Antigone Ier (r. de 306 à 301 av. J.-C.). En 312 av. J.-C., Antigone feignit l'amitié avec les Nabatéens, puis il envoya son fils Démétrios attaquer Pétra par surprise. Les Nabatéens ne furent pas dupes et s'étaient préparés à affronter Démétrius. Son offensive échoua, il s'entendit alors avec les Nabatéens et retourna auprès de son père; finalement, tous deux furent chassés de la région par les Nabatéens lors d'un engagement ultérieur.

L'immense richesse du Royaume nabatéen s'accrut et devint légendaire en son temps. Des siècles plus tard, des historiens tels que Strabon (mort vers 23 ap. J.-C.) et Diodore de Sicile (1er siècle av. J.-C.) en font encore mention. Ces deux auteurs et d'autres, présentent les Nabatéens sous un jour uniformément positif. Diodore aborde la richesse des Nabatéens, ainsi que leurs coutumes, dans le livre XIX de sa Bibliothèque Historique:

Pour ceux qui l'ignorent, il sera utile d'exposer en détail les coutumes de ces Arabes, grâce auxquelles, croit-on, ils conservent leur liberté. Ils vivent en plein air, revendiquant comme terre natale un désert qui ne possède ni rivières ni sources abondantes où une armée hostile pourrait puiser de l'eau.

Ils ont pour coutume de ne pas semer de céréales, de ne pas planter d'arbres fruitiers, de ne pas consommer de vin et de ne pas construire de maisons; et si quelqu'un est surpris à agir contrairement à cette coutume, il est puni de mort.

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Ils suivent cette coutume parce qu'ils croient que ceux qui possèdent ces richesses sont, pour en conserver l'usage, facilement contraints par les puissants d'exécuter leurs ordres. Certains d'entre eux élèvent des chameaux, d'autres des moutons, qu'ils font paître dans le désert. Bien qu'il y ait beaucoup de tribus arabes qui utilisent le désert comme pâturage, les Nabatéens surpassent de loin les autres en richesse, même s’ils ne sont pas plus de dix mille, car un grand nombre d'entre eux ont l'habitude d’acheminer vers la mer l'encens, la myrrhe et les épices les plus précieuses, qu'ils se procurent auprès de ceux qui les transportent depuis ce qu'on appelle en grec Arabia Eudaemon ['l'Arabie Heureuse', le Yémen actuel].

Ils sont particulièrement attachés à la liberté et, chaque fois qu'un ennemi puissant s'approche, ils se réfugient dans le désert qu'ils utilisent comme une forteresse car il est aride et ne peut être traversé par les autres; mais comme ils ont fait des citernes souterraines enduites de stuc pour l'eau, il leur offre la sécurité.

Comme la terre est argileuse en certains endroits et qu'elle est de pierre tendre en d'autres, ils y creusent de grandes excavations, dont les ouvertures sont très petites mais dont ils augmentent constamment la largeur à mesure qu'ils descendent plus profondément, les faisant au fond si grandes que chaque côté a une longueur d'un plèthre [100 pieds grecs/30 mètres].

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Après avoir rempli ces réservoirs d'eau de pluie, ils en ferment les ouvertures, aplanissent le sol, et y laissent des signes connus d'eux seuls, indétectables par les autres.

Ils abreuvent leur bétail tous les deux jours, de sorte que, s'ils ont à fuir par des endroits arides, ils n'aient probablement pas besoin d'un approvisionnement continu en eau. Eux-mêmes se nourrissent de viande, de lait et les plantes comestibles qui poussent sur le sol. De celles-ci, il y a le poivre et une grande quantité de ce qu'on appelle le miel sauvage des arbres, qu'ils boivent mélangé à de l'eau. (XIX.94.2-10)

Strabon présente une image similaire des Nabatéens mais contredit Diodore concernant la coutume de la consommation du vin, disant qu'ils cultivaient la vigne pour le vin, et qu'ils buvaient lors des banquets. Il précise toutefois qu'ils ne buvaient pas à l'excès comme les Romains, et qu'ils se limitaient à onze coupes au cours d'une soirée (Géographie XVI.4.26). Il ajoute qu'ils utilisaient des chameaux au lieu de chevaux, portaient des pagnes au lieu de tuniques, et qu'ils étaient si démocratiques que leur roi insistait pour que l’on serve les autres lors d'un banquet.

Les femmes étaient considérées comme égales des hommes dans la culture nabatéenne. Les inscriptions indiquent qu'elles étaient prêtresses, consorts ou monarques autonomes, qu'elles pouvaient hériter et disposer de biens, qu'elles possédaient leurs propres tombes, qu'elles intentaient des procès et se représentaient elles-mêmes au tribunal. Elles figuraient sur les pièces de monnaie. Certaines des divinités les plus populaires du panthéon nabatéen étaient des femmes, comme Al-'Uzza, Manawat et Allat.

Religion Nabatéenne

On ne sait rien des pratiques religieuses des Nabatéens, si ce n'est qu'ils étaient polythéistes, vénéraient le soleil lors de cérémonies organisées au sommet des temples, et qu'ils honoraient leurs dieux lors de cérémonies privées à la maison. Il existait une classe sacerdotale ouverte aux hommes et aux femmes, mais on ne sait pas comment on était choisi ni quelle était la préparation à la prêtrise. Il est probable que, comme en Égypte, les prêtres et les prêtresses s'occupaient des dieux, et non le peuple. Il ne semble pas qu’il y avait une quelconque institution de services de culte publics autre que les fêtes.

The Monastery in Petra
Le 'Monastère' à Pétra
Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

Les dieux du panthéon nabatéen n'ont jamais été représentés en véritables statues, mais ils apparaissent sculptés dans les encadrements de portes, les recoins des temples, sur des pièces de monnaie, des tombes, des céramiques, et sous forme d'amulettes et de breloques. Les trois dieux les plus importants dans les premières années de la culture nabatéenne étaient:

Al-Qaum - dieu de la guerre, protecteur du peuple, dieu de la nuit, et protecteur des âmes

Al-Kutba - dieu de la connaissance, de l'écriture et de la divination

Al'Uzza - déesse-mère suprême, associée au pouvoir divin et terrestre.

Les divinités suivantes étaient Manawat (déesse du destin et de la fertilité), Allat (déesse du renouveau, du printemps et de la fertilité) et Dushara (également appelée Dusarès, dieu des montagnes et du jour, associé au soleil). De toutes ces divinités, Dushara est le dieu qui perdura le plus longtemps et qui était adoré au sommet des temples nabatéens. Il était encore représenté sur les pièces de monnaie après l'annexion du Royaume nabatéen par Rome.

Rois Nabatéens et Conflits

Les Nabatéens savaient lire et ils développèrent l'écriture arabe, mais ils n'écrivirent rien sur leur propre histoire. L'histoire de leur culture, de leurs coutumes et de leurs rois fut écrite par des auteurs grecs et romains. Elle est aussi suggérée par leur architecture, leur art et les brèves inscriptions qu'ils laissèrent derrière eux. Au fur et à mesure du développement de leur royaume, les Nabatéens entrèrent en contact et en conflit avec les peuples des régions environnantes, et leurs rois furent de plus en plus souvent mentionnés par les écrivains de ces nations.

Un des premiers rois s'appelait peut-être Rekem (ou Raqmu), lequel donna à l’époque son nom à la ville connue aujourd'hui sous le nom de Pétra. Petra (du grec, ‘rocher’) était le nom grec de la capitale nabatéenne de Rekem. La date à laquelle ce premier roi vécut et régna est aussi mystérieuse que la date à laquelle Pétra fut creusée à flanc de falaise. Le premier roi historiquement attesté est Arétas Ier (v. 168 av. J.-C.), dont le règne marque le début du Royaume nabatéen.

La date d'Arétas Ier est attestée par une inscription nabatéenne mentionnant 168 av. J.-C., et le roi est également cité dans le livre biblique 2 Maccabées 5:8, ce qui confirme son règne à cette époque. Il étendit le territoire de nabatéen et fut surnommé 'le tyran des Arabes' par ses ennemis. Il soutint les Maccabées de Judée dans leur lutte contre les Grecs séleucides (v. 168-160 av. J.-C.) et permit aux forces de Judas Maccabée de mener des raids à partir de son territoire.

Le monarque nabatéen suivant - dont on dit qu'il succéda à Arétas Ier, mais qui est probablement un roi ultérieur - est connu sous le nom d'Arétas II (ou Erotimus, r. vers 120-96 av. J.-C.). Arétas II entra en conflit avec la dynastie hasmonéenne installée par les Maccabées du fait de la politique d'expansion de la Judée. Le roi hasmonéen Alexandre Jannée (r. de 103 à 76 av. J.-C.) détruisit Gaza et prit le contrôle du terminus des Routes de l'encens, portant atteinte aux profits nabatéens.

Le successeur d'Arétas II, Obodas Ier (v. 96-85 av. J.-C.) vainquit Alexandre Jannée et reprit Gaza. Il battit ensuite les Grecs séleucides d'Antiochos XII Dionysos (87-84 av. J.-C.), tuant le roi et dispersant son armée. Après cette victoire, il fut divinisé par son peuple, comme l'atteste un mémorial sur sa tombe dans la ville d'Avdat. Son frère Rabbel Ier lui succéda (v. 85 av. J.-C.), mais il fut tué au combat et le trône passa à un autre frère qui prit le nom d'Arétas III (v. 85-60 av. J.-C).

Avdat
Ruines d'Avdat
Rosewoman (CC BY)

Arétas III agrandit le territoire nabatéen jusqu’à sa plus grande étendue, contrôlant les routes commerciales depuis la Syrie à travers l'Arabie, jusqu'à la côte sud. En 64 av. J.-C., le général romain Pompée envahit et prit la Syrie pour le compte de Rome, et son général Scaurus fut envoyé pour prendre Pétra. Scaurus n'eut pas plus de succès que Démétrios deux siècles plus tôt, mais l'armée romaine était bien plus puissante que les forces grecques à l'époque, et les Nabatéens furent contraints de payer un tribut à Rome pour conserver leur indépendance.

Arétas III fut remplacé par Obodas II (v. 60-59 av. J.-C.), qui mourut peu après son accession au pouvoir, et le trône passa à Malichos Ier (v. 59-30 av. J.-C.), qui fut contraint de se soumettre comme vassal à Hérode le Grand. Obodas III (v. 30-9 av. J.-C.) lui succèda et défendit le Royaume nabatéen contre Rome, principalement en envoyant son premier ministre Syllaeus 'guider' l'armée romaine sous les ordres de Gallus vers les villes nabatéennes. Syllaeus prétendait toujours être un ami sincère des Romains et il les égara facilement. Il fut finalement exécuté à Rome pour trahison.

Obodas III fut remplacé par Arétas IV (r. vers 9 av. J.-C. - 40 ap. J.-C.), considéré comme le plus grand des rois nabatéens. Les inscriptions nabatéennes mentionnent son nom comme "Arétas, roi des Nabatéens, amoureux de son peuple", il était vénéré comme un grand monarque. Son épouse, Chuldu (ou Huldu, Huldo) régna avec lui, et peut-être seule après sa mort. Arétas IV consolida le pouvoir nabatéen dans la région, même face aux incursions romaines, et réussit à se faire reconnaître par l'empereur Auguste comme un roi autonome. Les droits des femmes, les arts, la culture, le droit et l'économie nabatéenne atteignirent tous leur apogée sous son règne.

Son fils Malichos II (v. 40-70 ap. J.-C.) lui succéda. Il perdit des territoires au profit de Rome et tenta sans succès de gagner le respect des Romains en envoyant des forces nabatéennes pour les aider à réprimer la révolte juive contre la domination romaine en 66-70 ap. J.-C. Il mourut, ou fut tué, et Rabbel II Soter lui succéda (v. 70-106 ap. J.-C.). Rabbel II fut connu comme le sauveur de son peuple, bien qu'il perdit encore davantage de territoires au profit de Rome et que le prestige nabatéen ait décliné sous son règne. Son épouse (et sœur) Gamilath lui succéda brièvement, mais le royaume nabatéen avait déjà fait son temps, alors que Rome gagnait en puissance, et la région fut annexée par l'empereur Trajan en tant que province romaine d'Arabie Pétrée en 106 ap. J.-C.

Conclusion

Les villes nabatéennes déclinèrent sous la domination romaine. En outre, un tremblement de terre vers 363 ap. J.-C. entraîna la destruction de nombre d'entre elles. La région fut contrôlée par l'Empire romain d'Orient (Byzantin) qui établit des églises dans les villes et revitalisa le commerce jusqu'à ce qu'un autre tremblement de terre, vers 551 ap. J.-C., entraîne de nouvelles destructions massives. Au moment de l'invasion arabe, au 7ème siècle, les villes avaient été désertées depuis longtemps et les Nabatéens oubliés.

Ce n'est qu'au 19ème siècle, lorsque les explorateurs européens commencèrent à visiter la région, que des villes comme Pétra furent redécouvertes et que la culture nabatéenne attira l'attention. L'intérêt pour les Nabatéens s'accrut au cours du 20ème siècle, avec un certain nombre de chercheurs et d'archéologues qui visitèrent la région et fouillèrent les sites antiques. Pétra fut déclarée site du Patrimoine mondial en 1985, et choisie comme l'une des sept nouvelles merveilles du monde en 2007.

L'habileté des Nabatéens en matière de maçonnerie, clairement visible dans les structures existantes de Pétra, était inégalée dans le monde antique, et leur capacité à tirer le meilleur parti de toutes les opportunités leur permit de devenir le royaume le plus riche de la région. Bien qu'oubliés pendant des siècles, les Nabatéens sont aujourd'hui reconnus comme un peuple d'une culture hautement développée, capable non seulement de supporter le dur climat de la région, mais aussi de s'y épanouir.

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Traducteur

Jerome Couturier
Je suis médecin, spécialisé en Génétique. J'aime l'Histoire et l'Antiquité depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu un interêt pour la recherche dans divers domaines scientifiques, dont l'archéologie.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2018, mars 05). Royaume de Nabatène [Kingdom of Nabatea]. (J. Couturier, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16831/royaume-de-nabatene/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Royaume de Nabatène." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. modifié le mars 05, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16831/royaume-de-nabatene/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Royaume de Nabatène." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 mars 2018. Web. 26 avril 2024.

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