Dix Guerrières Vikings Légendaires

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 09 janvier 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais, afrikaans, espagnol, Turc

En 2017, l'archéologue de l'Université d'Uppsala Charlotte Hedenstierna-Jonson a publié son étude sur une tombe viking découverte à Birka, en Suède, dans les années 1800, qu'elle et son équipe avaient revisitée. Elle a affirmé que ce qui était auparavant considéré comme la tombe d'un guerrier viking était celle d'une femme, ce qui a été confirmé par des tests ADN, et que cela prouvait l'existence de guerrières vikings à l'époque des Vikings (c.790-1100). Cependant, les affirmations de Hedenstierna-Jonson se sont rapidement effondrées lorsqu'elles ont été contestées par le professeur Judith Jesch, experte non seulement en Vikings mais aussi en femmes à l'époque viking, qui a mis en évidence de nombreux problèmes liés aux procédures utilisées et aux conclusions auxquelles l'équipe était parvenue.

Hervor's Death
La mort d'Hervor
Peter Nicolai Arbo (1831-1892) (Public Domain)

L'opinion de Jesch, qui est également celle de la majorité des chercheurs, est qu'il n'y avait pas de guerrières vikings, car cela aurait été contraire à l'éthique viking. Même si les femmes partageaient les mêmes droits que les hommes (elles pouvaient posséder des terres, demander le divorce, faire partie du clergé et diriger leur propre entreprise), leur sphère d'influence était essentiellement domestique. Les femmes s'occupaient du foyer, des parents âgés et des enfants et il était peu probable qu'on tolère qu'elles se soustraient à ces responsabilités pour se joindre aux hommes au combat. La littérature et la mythologie nordiques décrivent cependant un certain nombre de femmes légendaires qui font précisément cela.

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Ces femmes sont décrites soit dans les sagas islandaises des 12e et 13e siècles, soit dans l'œuvre de Snorri Sturluson (1179-1241) - un mythographe islandais qui mit par écrit et préserva les œuvres nordiques antérieures qui avaient été transmises oralement - soit dans les œuvres historiques et semi-historiques d'autres auteurs tels que le Danois Saxo Grammaticus (c. 1160-c. 1220). Tous ces récits sont bien sûr postérieurs à l'ère viking et les sagas, en particulier, sont considérées comme peu fiables car elles relatent souvent des événements magiques ou mystiques qui ne peuvent être corroborés. Malgré tout, ils reflètent l'admiration des Nordiques pour la femme forte qui s'assure d'obtenir ce qu'elle veut et d'aller où bon lui semble.

Le type le plus célèbre de femme guerrière dans les sagas est la demoiselle au bouclier, une femme qui a pris les armes et l'armure pour se battre aux côtés des hommes.

Boucliers, Valkyries et héroïnes

Le type le plus célèbre de femme guerrière dans les sagas est la jeune fille au bouclier, qui est reflétée dans le royaume spirituel de l'au-delà par les Valkyries. La jeune fille au bouclier était censée être une femme qui avait pris les armes et l'armure pour combattre aux côtés des hommes. Le récit le plus connu à ce sujet nous vient de Saxo Grammaticus, qui décrit la bataille de Bråvalla (ou Brávellir) (c. 750, bien que son historicité ait été contestée) dans son Gesta Danorum du début du XIIIe siècle, où il affirme que 300 jeunes filles combattirent pour les Danois. Les Valkyries, bien sûr, étaient les guerrières surnaturelles qui choisissaient les morts au combat et les conduisaient au Valhalla d'Odin.

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Ce concept de femme guerrière forte est incarné dans la légende suédoise Blendasägnen qui raconte l'histoire de l'héroïne Blenda de Småland (c. 500 ou 750) qui sauve son pays de l'invasion des Danois en invitant les guerriers danois à un festin, en les faisant boire et, avec son armée de femmes, en les tuant tous pendant leur sommeil. Cette histoire apparaît pour la première fois dans la presse au XVIIe siècle, mais on pense qu'elle est beaucoup plus ancienne. Il n'y a aucun moyen de vérifier son historicité mais, en ce qui concerne l'image de la femme guerrière, ce n'est pas nécessaire. Que Blenda ait réellement vaincu les Danois n'est pas aussi important que le fait que la légende existe et soit suffisamment populaire pour être répétée. Il est clair que si la légende est effectivement si ancienne, la culture nordique respectait suffisamment les femmes pour les élever au même niveau que les grands héros.

Ce même schéma se répète dans les sagas islandaises et les mythes nordiques et est incarné par dix figures féminines nordiques :

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  • Skadi - déesse de la chasse et du ski.
  • Freyja - déesse de la fertilité, de l'amour et de la chance.
  • Brynhild - la Valkyrie qui devient mortelle et se venge.
  • Lagertha - la jeune fille au bouclier victorieuse.
  • Hervor - celle de l'épée magique Tyrfing.
  • Freydis Eiríksdóttir - exploratrice et défenseur de son groupe.
  • Gudrid Thorbjarnardóttir - exploratrice en Amérique du Nord (Vinland).
  • Sigrid la Fière - régna seule, tua ses prétendants.
  • Unn l'esprit profond - colonisa l'Islande, commanda sa propre flotte.
  • Olga de Kiev - régente de Kievan Rus, vengéea la mort de son mari.

Skadi & Njord
Skadi et Njord
Friedrich Wilhelm Heine (1845-1921) (Public Domain)

Skadi

Skadi est la fille du géant Thjazi qui fut tué par le dieu Thor d'Asgard. Comme son père n'avait pas de mâles pour le venger, Skadi " prit un casque et toutes les armes de guerre et se rendit à Asgard pour venger son père " (Lindow, 268). Elle se présenta donc aux portes entièrement armée, mais les Asgardiens lui proposèrent de choisir son propre mari parmi eux, mais elle ne pouvait le faire qu'en regardant leurs pieds. Elle choisit celui qu'elle pensait être le beau Baldr, mais il s'agit en fait de Njord, dieu de la mer.

Skadi aimait les montagnes où elle chassait et skie tandis que Njord aimait sa grotte sombre et humide au bord de l'eau. Ils tentèrent un compromis en vivant dans la résidence de l'autre pendant neuf jours de suite, mais Skadi ne put le supporter et le quitta pour sa maison de montagne. Elle est probablement la mère de deux des plus importants dieux nordiques, Freyr et Freyja, mais aucune mention n'est faite de son rôle dans leur éducation. Après s'être séparée de Njord, elle poursuivit ses propres intérêts, notamment en ayant plusieurs liaisons avec Odin.

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Freyja

Freyja est l'une des plus populaires du panthéon nordique et était la déesse de la fertilité, de la chance, de l'amour, de la luxure, de l'au-delà et de la protection. Elle parcourt les cieux dans son carrosse tiré par des chats et donne gratuitement tout ce qu'elle possède à l'humanité. En tant que déesse de la fertilité, elle était invoquée par les Vikings afin d'obtenir de bonnes récoltes, mais aussi des enfants forts et des mariages stables.

Freyja Amulet
Amulette Freyja
Gunnar Creutz (Public Domain)

Son association avec la guerre et les batailles est liée à son royaume dans l'au-delà. Freyja préside Fólkvangr (" Champ du peuple ") et est censée recueillir pour elle la moitié des morts sur le champ de bataille ; l'autre moitié est recueillie par Odin pour le Valhalla. Fólkvangr est rarement mentionné dans la littérature nordique mais, d'après le peu qu'il y a, il semble que Freyja puisse aussi regarder les guerriers s'engager dans des combats perpétuels ou, du moins, qu'il y ait une partie de Fólkvangr réservée à ces concours.

Brynhild

Brynhild (également appelée Brynhildr, Brunhild, Brunhilde ou Brunhilda) est une Valkyrie qui, après avoir soutenu le mauvais héros dans un concours supervisé par Odin, devient mortelle et est emprisonnée dans un château derrière un mur de boucliers, endormie dans un cercle de feu, jusqu'à ce qu'elle ne soit secourue par un champion. Le héros Sigurd la sauve et lui offre une bague, promettant de l'épouser, mais il doit d'abord se rendre à la cour du roi Gjuki. La femme de Gjuki, une sorcière, veut que Sigurd épouse sa fille Gudrun et lui donne une potion qui lui fait oublier Brynhild.

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Alors que Brynhild accompagne Sigurd dans l'au-delà, une géante la réprimande pour son comportement mais Brynhild ne se repent pas : elle et Sigurd vont désormais vivre ensemble comme prévu.

La sorcière orchestre également le sauvetage de Brynhild par son fils Gunnar qui l'épousera, mais Gunnar ne peut traverser l'anneau de feu. Sigurd se métamorphose en Gunnar, sauve Brynhild, et elle épouse Gunnar, croyant que c'est lui qui l'a sauvée. Lors d'une dispute avec Gudrun, Brynhild apprend que c'est Sigurd qui l'a sauvée mais l'a ensuite abandonnée et elle jure de se venger d'eux. Elle tue le jeune fils de Sigurd, puis fait tuer Sigurd dans son sommeil. Lorsque le bûcher funéraire est allumé, elle saute dedans et meurt avec lui. Alors qu'elle se rend avec lui dans l'au-delà, à Hel, elle rencontre une géante qui la réprimande pour son comportement, mais Brynhild ne se repent pas et déclare qu'elle et Sigurd vont désormais vivre leur vie ensemble comme prévu. Selon les sagas, ils ont eu une fille au milieu de tout ce drame : Aslaug, l'une des épouses de Ragnar Lothbrok.

Lagertha

Lagertha (également connue sous le nom de Ladgerda) n'est connue que par le chapitre IX de la Gesta Danorum ("Histoire des Danois") de Saxo Grammaticus. Le héros légendaire Ragnar Lothbrok vient en Norvège pour venger la mort de son grand-père Siward et l'humiliation de ses femmes et de ses proches par Frø, le roi de Suède. Il est accueilli par un certain nombre de femmes déguisées en hommes qui se portent volontaires pour l'aider et, comme l'écrit Saxo,

...parmi eux se trouvait Ladgerda, une guerrière habile qui, bien qu'étant une jeune fille, avait le courage d'un homme et combattait en tête parmi les plus braves avec ses cheveux détachés sur les épaules. Tous s'émerveillaient de ses exploits incomparables, car ses mèches tombant dans son dos trahissaient sa condition de femme. (IX).

Ragnar est si impressionné par elle (il lui attribue même spécifiquement la victoire) qu'il décide d'en faire sa femme, mais Lagertha poste un ours et un chien devant sa maison pour se protéger de lui. Ragnar tue les deux animaux, l'épouse et ils ont deux filles, mais plus tard, quand il se souvient qu'elle avait essayé de faire en sorte que l'ours et le chien l'attaquent, il divorce et épouse une autre femme, Thora. On ne sait rien de plus de Lagertha.

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Katheryn Winnick as Lagertha
Katheryn Winnick dans le rôle de Lagertha
Bernard Walsh (Copyright, fair use)

Hervor

Hervor est l'héroïne de la saga Hervarar ok Heiðreks du 13ème siècle et est également le nom de sa petite-fille, la fille de son fils Heidrek. Le père de Hervor, Angantyr, possédait une épée magique appelée Tyrfing mais il a été tué lors d'un duel et l'épée a été enterrée avec lui. Hervor se rend avec son équipage sur l'île de Samsø dans la région de Kattegat où Angantyr est enterré et invoque son esprit, réclamant l'épée. Le fantôme de son père la supplie d'abandonner sa quête mais elle ne se laisse pas faire. Finalement, il ouvre sa tombe et lui donne l'épée magique.

L'épée n'apporte à son propriétaire que des ennuis et Hervor vit de nombreuses aventures avant de se ranger et de se marier. Son fils Heidrek hérite de l'épée qui lui cause autant de problèmes qu'à sa mère. Après sa mort, l'épée passe à sa fille Hervor, qui finit par mourir au combat. La partie la plus impressionnante de la saga est le défi que lance Hervor aux conventions et son refus de s'avouer vaincue sur la tombe de son père jusqu'à ce qu'elle n'obtienne ce qu'elle était venue chercher.

Freydis Eiríksdóttir

Freydis Eiríksdóttir (c. 970-c. 1004) était soit une grande guerrière, soit une meurtrière maléfique et complice, selon l'histoire qu'on lit à son sujet. Elle apparaît dans la Saga d'Erik le Rouge (où elle est l'héroïne) et dans la Saga des Groenlandais (une méchante). Dans la Saga d'Erik le Rouge, Freydis, fille d'Erik le Rouge, accompagne un groupe au Vinland (Terre-Neuve, Amérique du Nord). Ils sont attaqués par un groupe d'indigènes et les hommes du groupe se retirent, laissant Freydis seule. Elle leur lance un appel : " Pourquoi fuir de telles créatures sans valeur, hommes robustes que vous êtes, alors que vous pourriez, comme il me semble probable, les abattre comme du bétail ? Laissez-moi avoir une arme, je pense que je pourrais me battre mieux que n'importe lequel d'entre vous" (chapitre 12). Bien qu'elle soit malade (peut-être enceinte) et seule, Freydis s'empare de l'épée d'un camarade mort et, déchirant sa chemise et se frappant les seins avec la lame, défie l'ennemi qui se retire devant elle, sauvant ainsi son groupe.

Freydis Eiríksdóttir
Freydis Eiríksdóttir
Luc Van Braekel (CC BY)

Dans la Saga des Groenlandais, elle accompagne son mari, ses hommes et deux frères/partenaires commerciaux au Vinland. Elle n'aime pas les deux frères et les trouve trop présomptueux, alors elle les piège, disant à son mari qu'ils l'ont maltraitée et battue et qu'elle divorcera s'il ne se venge pas de cette insulte. Son mari et ses hommes tuent les frères et leur groupe mais ne veulent pas faire de mal aux femmes, alors Freydis tue toutes les femmes elle-même avec une hache. Il est probable que cette deuxième histoire, écrite plus tard que la première, soit une tentative de discréditer la forte figure féminine de la saga précédente. Contrairement aux personnages plus clairement mythologiques et légendaires évoqués ci-dessus, Freydis a plus de chances de refléter une personne historique réelle, car le consensus est que ces deux sagas qui mentionnent le Vinland se souviennent de personnes et d'événements réels qui ont été au moins partiellement préservés par une tradition orale.

Gudrid Thorbjarnardóttir

Gudrid Thorbjarnardóttir (née vers 970/980) fait partie des premiers explorateurs de l'Amérique du Nord, selon la Saga des Groenlandais et la Saga d'Erik le Rouge. Elle était originaire d'Islande mais est partie avec son père et Erik le Rouge pour coloniser le Groenland. Au Groenland, son mari mourut et elle épousa peu après le frère cadet de Leif Erikson, Thorstein, et accompagna son mari et son beau-frère dans leur expédition vers l'Amérique du Nord où elle explora le Vinland avec les autres membres du groupe.

Thorstein mourut sur place et Gudrid retourna au Groenland où elle épousa Thorfinn Karlsefni et, quelque temps plus tard, retourna avec lui au Vinland pour y établir une colonie permanente. Leur fils, Snorri Thorfinnsson, fut le premier enfant européen né en Amérique du Nord. Comme Freydis, la Gudrid des sagas a probablement pour origine un personnage historique réel.

Sigrid la Fière

Sigrid la Fière (c. 927-c. 1014, également connue sous le nom de Sigrid la Hautaine, Sigríð Storråda, ou Sigrid Tostadottir) était une reine suédoise qui refusait de vivre selon les règles des autres. Elle était mariée à Erik le Victorieux, roi de Suède (r. c. de 970 à 995), et après sa mort, elle préféra régner seule. Elle fut courtisée par Harald Grenske de Norvège et Vissavald de la Rus de Kiev, mais reconnut que tous deux ne s'intéressaient à elle que pour ses terres et sa richesse. Elle les invita à une fête où, après qu'eux et leurs hommes se furent endormis après avoir trop bu, elle barra les portes de la salle et les brûla à mort pour décourager les futurs prétendants. Son historicité est contestée et, par conséquent, cette histoire juteuse pourrait n'être qu'une légende.

Le tristement célèbre Olaf Tryggvason (r. 995-1000), qui convertit la population norvégienne au christianisme par la torture, aurait également sollicité sa main, mais aurait insisté pour qu'elle se convertisse d'abord au christianisme. Devant son refus, il la gifla en public et Sigrid jura de se venger. Elle aurait ensuite épousé Sweyn Forkbeard pour ses relations et son pouvoir et aurait orchestré la bataille de Svolder (c. 1000) au cours de laquelle Olaf fut tué.

Aud à l'esprit profond

Aud à l'esprit profond (9e siècle) était la fille de Ketil Flatnose de Norvège qui s'enfuit en Écosse après l'ascension de Harald Fairhair (r. de 850 à 933) en Norvège. À la mort de son père et de son fils Thorstein, elle comprit que sa position en Écosse était précaire et se rendit d'abord dans les Orcades, au nord, puis en Islande,qu'elle explora avant de s'y installer. Elle commandait un équipage d'hommes qui lui étaient si loyaux qu'aucun d'entre eux ne voulait conclure de contrat de mariage susceptible de mettre en péril les biens ou le pouvoir d'Aud.

Il semble clair que la culture nordique valorisait suffisamment les femmes pour inclure des divinités féminines dans leur panthéon et leur attribuer les mêmes compétences martiales que celles accordées aux hommes.

Elle présida aux destinées de sa famille et de ses terres dans le sud de l'Islande, littéralement jusqu'à sa mort. Le jour du mariage de son petit-fils, Olaf Feilan, elle supervisa les préparatifs et le service, puis se retira noblement dans sa chambre à coucher où elle mourut dans son sommeil.

Olga de Kiev

Olga de Kiev est plus connue sous le nom de Sainte Olga (m. 969) de la Rous de Kiev. Bien qu'elle soit considérée comme un personnage historique réel, le récit du début de son règne en tant que régente pour son fils Sviatoslav Ier (r. 945-972) dans la Chronique primaire russe (composée vers 1113) contient un certain nombre d'éléments mythiques/légendaires qui la placent parmi les guerrières légendaires des Vikings (Varègue).

Olga était l'épouse d'Igor de Kiev (r. de 912 à 945), qui était le fils de Rurik (r. de 862 à 879) et le fils adoptif d'Oleg le Prophète (r. de 879 à 912). La cupidité excessive d'Igor entraîna son assassinat par la tribu des Drevliens (une tribu des premiers Slaves de l'Est). Par la suite, les Drevliens voulurent qu'Olga épouse leur prince Mai afin de consolider la région, mais Olga n'était intéressée que par la vengeance de son défunt mari.

Elle demanda d'abord aux Drevliens de lui envoyer des émissaires qu'elle fit porter "en honneur" dans un bateau vers sa résidence, puis elle les fit jeter dans une fosse et enterrer vivants. Elle demanda ensuite aux plus sages des Drevliens de venir dans son palais et, après les avoir invités à se baigner avant le dîner, mit le feu aux bains et les brûla vifs. Elle demanda ensuite aux Drevliens de préparer un grand festin funèbre en l'honneur d'Igor, permit à tous les participants de s'enivrer et demanda à ses soldats de les assassiner tous.

Son dernier acte de vengeance fut de pousser les Drevliens dans la ville d'Iskorosten, où Igor avait été tué, et d'en faire le siège. Lorsqu'elle s'aperçut qu'elle ne pouvait pas prendre la ville, elle proposa les conditions les plus légères : elle demanda trois pigeons et trois moineaux à chaque foyer. Lorsque ceux-ci furent livrés, elle demanda à ses soldats d'attacher du soufre à leurs griffes et de les relâcher, et lorsqu'ils retournèrent à leurs nids dans la ville, ils mirent le feu à toute la ville. La ville entière brûla et ceux qui survécurent furent tués ou vendus comme esclaves, mais Olga en épargna un certain nombre pour qu'ils puissent continuer à payer son tribut.

Olga of Kiev
Olga de Kiev
Unknown (Public Domain)

Conclusion

Toutes ces femmes, qu'elles soient des guerrières actives ou des dirigeantes fortes, incarnent l'idéal viking d'indépendance et de force personnelle, même s'il s'agit en grande partie de femmes idéalisées ; il n'existe aucune preuve de l'existence de véritables femmes au bouclier. Judith Jesch a noté que l'interprétation de la tombe du guerrier de Birka, en Suède, comme étant celle d'une femme guerrière par Charlotte Hedenstierna-Jonson est symptomatique de la fascination générale de l'Europe du XXIe siècle pour les femmes guerrières vikings. Elle commente :

J'ai toujours pensé (et dans une certaine mesure, je le pense encore) que la fascination pour les femmes guerrières, tant dans la culture populaire que dans le discours universitaire, est fortement, probablement trop fortement, influencée par les désirs des XXe et XXIe siècles. (Newitz, 1)

Bien que cela puisse être le cas, il y avait évidemment une fascination tout aussi forte dans le passé, comme en témoignent les travaux de Saxo Grammaticus et les sagas nordiques. Il semble évident que la culture nordique appréciait suffisamment les femmes pour non seulement inclure des divinités féminines dans leur panthéon, mais aussi leur attribuer les mêmes compétences martiales et la même capacité à déterminer leur propre destin que celles accordées aux hommes.

Il existe, bien sûr, des divinités féminines fortes dans la littérature et la mythologie de nombreuses civilisations anciennes. Les Grecs avaient leurs amazones et de puissantes déesses comme Athéna et les Romains son homologue, Minerve et d'autres divinités comme Fortuna, qui décidait de la chance ou de la malchance d'une personne dans la vie. Malgré tout, les femmes grecques et romaines n'avaient pas le même niveau d'autonomie que les femmes nordiques. Parmi les civilisations les plus anciennes qui vénéraient des divinités féminines, seule l'Égypte reconnaissait aux femmes des droits égaux à ceux des hommes.

Dans la culture nordique, cependant, même après l'avènement du christianisme, qui a notoirement et à plusieurs reprises nié l'égalité des femmes, les femmes étaient non seulement appréciées mais aussi conceptuellement élevées à un statut qu'elles n'auraient peut-être pas atteint elles-mêmes. La femme qui brassait la bière ne serait jamais une Freyja ou une Lagertha, mais le fait de savoir que les femmes pouvaient être honorées à ce point était probablement un grand réconfort.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, janvier 09). Dix Guerrières Vikings Légendaires [Ten Legendary Female Viking Warriors]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1300/dix-guerrieres-vikings-legendaires/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Dix Guerrières Vikings Légendaires." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 09, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1300/dix-guerrieres-vikings-legendaires/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Dix Guerrières Vikings Légendaires." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 09 janv. 2019. Web. 27 avril 2024.

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